Le Président Me Serge PAUTOT
Me Serge PAUTOT fait le bilan de la boxe à Marseille.
Relation de mes mandats
Mes mandats ont été les suivants : Président du CD Boxe des Bouches-du-Rhône depuis 1994. J’ai arrêté en Juin 2024, soit 30 années de mandat & Président du Comité Régional de Boxe qui est l’organe exécutif de la boxe dans la région PACA (affiliation des clubs, délivrance des licences, autorisation de toutes les réunions de boxe, désignation des arbitres, les formations d’entraîneurs…).
J’ai été élu en décembre 1999, je quitte au 22 septembre 2024, 25 années de présidence, et vice-Président de la FFBoxe depuis janvier 2000.
Nous avons accompli un beau travail, d’abord avec le nombre de licences toutes confondues de 1999 licences à 4895. J’aurai aimé atteindre 5000. Dommage, le nombre de nos clubs est passé de 53 à 93.
J’ai assisté à environ 3000 réunions de boxe durant cette période étant donné que nous avions environ 100 à 120 réunions de boxe dans toute la région en une année (tous nos championnats de boxe éducative, boxe amateur, boxe professionnelle [réunions mixtes] et grands galas de promoteurs.
Mon épouse Louisette m’a toujours accompagné, gage de la durée du mandat et aussi de la confiance des clubs.
Nous avions aussi avant Monaco et la Corse qui depuis ont pris leur autonomie.
J’ai connu le début de la boxe féminine avec sa reconnaissance officielle par l’AIBA en 2002, mais elle était pratiquée avant comme le MMA avant sa reconnaissance aussi en 2020. Nous avons eu une belle championne avec Myriam LAMARE et aujourd’hui encore avec Romane MOULAI qui vient de passer professionnelle et Emma GONGORA…
J’ai aimé tous ces boxeurs et ceux devenus champions. A mes débuts de dirigeant au Boxing Club Gardian, il y avait Richard CARAMANOLIS, Yvon SEGOR et puis ensuite au Comité j’ai eu la satisfaction de Mehdi SHANOUNE, champion du monde et actuellement Souleimane MOHAMMEDI à Aix, Bruno SURACE à Marseille, Karim GUERFI à Manosque et tous les autres dont j’ai vu éclore le talent avec satisfaction.
Les entraîneurs, d’abord Jean MOLINA qui m’a soutenu pour la présidence du Comité, Louis LAVALY, et tous ces entraîneurs anonymes des quartiers de Marseille qui tous les soirs dans leur salle accueillent cette jeunesse, filles et garçons.
La signification de mon engagement
Oui, c’est un engagement personnel de vouloir se mettre au service de la jeunesse et en particulier celle issue de l’immigration beaucoup de nos boxeurs sont de famille algérienne, marocaine ou tunisienne. C’était un choix délibéré. J’avais été en coopération en Algérie et je voulais garder des liens avec la communauté.
La boxe est un outil et nos politiques n’en sont pas toujours conscients. J’ai souhaité les associer à des projets, par exemple une grande académie de boxe à Marseille pour attirer et recevoir cette jeunesse tant décriée. Heureusement, on a pu conforter ou créer des clubs dans les arrondissements de Marseille, 13, 14, 15 et 16. Là on leur propose un accompagnement car les jeunes sont pleins d’énergie et puis ce sont les enfants de la République. Il ne faut pas qu’ils se sentent abandonnés. La boxe c’est aussi comme la République, avec ses règles et sa hiérarchie.
C’est aussi pareil avec le service militaire. J’ai servi deux années dans un régiment de parachutiste, Bayonne et Dakar. Il n’y avait pas de race, tout le monde était soumis aux mêmes règles. Et bien dans un club de boxe, c’est pareil. Il y a des règles, toutes les mêmes pour s’entraîner, pour progresser, pour boxer. C’est aussi un engagement dans l’effort. Que cette jeunesse nous retrouve et vienne dans nos clubs, c’est ce que j’ai souhaité pour les aider à murir. En venant chez nous, ils sont encadrés et soumis à des règles, pour apprendre la boxe, la pratiquer et participer à nos compétitions. Ils vont connaître la discipline de l’entraînement, du combat…
Et le comble, le plus beau, les boxeurs s’enlacent sur le ring après s’être confrontés à coup poing. C’est magnifique. Et puis ce peut être le chemin d’une réussite sociale. Devenir champion, se reconvertir, c’est aussi une promotion. Alors voilà ce que j’ai voulu faire durant toutes ces années. Me mettre au service de la jeunesse, ces jeunes pleins d’énergie qui mettent tant d’espoir dans leur réussite, leur avenir.
Oui, il faut développer les clubs dans nos cités, mais si vous n’êtes pas dans le monde politique, c’est difficile d’avancer, vous êtes seul même si des subventions ou de la mise à disposition de locaux sont apportés. C’est vraiment les politiques qui détiennent la clé de la transformation sociale. Le temps du développement, du changement ce sont eux. Ais sont-ils toujours à notre écoute ?
Me Serge PAUTOT
Marseille, le 16 septembre 2024