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OM : « une statue pour Gabriel et Georges Dard, Pierre et Jean Robin et Roger Scotti »

L’ECRIVAIN GILLES CASTAGNO PREND POSITION POUR UNE STATUE

POUR DES ANCIENS JOUEURS ET DIRIGEANTS DE L’OM

Le Marseillais Gilles Castagno vient de publier le tome 5 de Marseille, un club de légende – Histoire encyclopédique qui couvre la période 1984-1993 de l’Olympique de Marseille. L’éminent spécialiste de l’histoire de l’OM répond aujourd’hui aux questions de LEGISPORT.

LEGISPORT  : Pendant combien d’années avez-vous travaillé pour sortir ce tome 5 qui est monumental (800 pages) ?

Gilles Castagno : J’ai mis cinq ans pour écrire le tome 5. Le travail a été énorme, beaucoup plus important que ce que je le pensais. Pour vous donner une idée, pour la rédaction du tome 4, j’ai étudié, entre autres, 14.000 articles de presse. Pour le tome 5, c’est 42.000.

Ce tome 5 évoque la période la plus glorieuse de l’OM (1984-1993) avec la finale gagnée à Munich contre le Milan AC en 1993. Avec quel match, l’OM a-t-il pris conscience qu’il pouvait devenir le premier club français à remporter une Coupe européenne ?

Dès son arrivée, Bernard Tapie a affiché l’ambition de remporter la Coupe d’Europe des clubs champions. La rencontre qui a fait prendre conscience que ce n’était plus un rêve mais plus qu’une possibilité est celle à Milan du 6 mars 1991. En effet, l’OM affrontait ce qui se faisait de mieux au monde et a démontré, non seulement être au niveau, mais en plus être supérieur.

On aurait pu penser à l’élimination du Lokomotiv Leipzig en 1987 (Coupe des Coupes) qui avait disputé une finale européenne quelques semaines avant. Ou au magnifique match aller de ½ finale de Coupe des Clubs Champions de 1990 contre le Benfica Lisbonne. En 1993, l’OM est sacré à Munich contre le Milan AC. Quel a été le rôle de Raymond Goethals  ?

Raymond Goethals a eu un rôle très important dans la victoire en 1993. Il a apporté son charisme, son expérience, son sens tactique. Il a su motiver son équipe pour l’emmener au sommet. Sans doute, l’OM a eu de la réussite sur cette finale (Milan avait remporté ses dix matchs européens de la saison avant la finale et était favori).

En 1991, l’OM perd contre l’Etoile Rouge de Belgrade. Beaucoup estiment ce soir là que Dragan Stojkovic aurait dû être aligné d’entrée contre ses anciens coéquipiers yougoslaves. Est-ce une erreur tactique ?

Il est très difficile de répondre à cette question car on n’assiste pas aux entraînements et que Dragan Stojkovic a peu joué avant la finale. Il est donc difficile de se prononcer sur son état de forme. Ce que l’on peut dire sans crainte de se tromper c’est que ses ex-coéquipiers le craignaient énormément. Raymond Goethals avait l’habitude d’aligner cinq défenseurs en coupe d’Europe et cela lui a bien réussi sauf en finale. Il comptait sur son trio magique composé de Jean-Pierre Papin, Chris Waddle et Abedi Pelé pour faire la différence. Aucune question ne s’est posée tant que les résultats étaient là. Ce n’est qu’avec la finale et le manque d’adresse et de réussite que la question est arrivée.

Le légendaire Franz Beckenbauer est décédé il y a quelques semaines et le Bayern de Munich envisage d’édifier une statue en son hommage et la mettre à côté de celle de son compatriote Gerd Müller. A Marseille, il n’y a pas de statue d’un ou plusieurs joueurs ayant porté le maillot olympien. Est-ce normal ?

Il n’y a pas actuellement de statue devant le stade Vélodrome mais il y a eu, entre autres, celle de Jean Bouin devant le premier stade. Moi qui suis très attaché à ma ville, je pense que s’il devait y avoir une ou plusieurs statues devant le stade, elles devraient concerner des Marseillais qui ont consacré une grande partie de leur vie au club. Je pense à Gabriel et Georges Dard, Pierre et Jean Robin et Roger Scotti.

Pourquoi ces joueurs, expliquez – nous ? 

Je pense que c’est plus l’attachement sur la durée, au club, qui devrait être récompensé. Les personnes que j’ai citées sont des marseillais qui ont consacré une grande partie de leur vie au club. Jean Robin a été inscrit au club, par son père avant d’être déclaré à la mairie. Il a fait une bonne carrière en remportant la coupe et le championnat de France, puis à été entraîneur à plusieurs reprises. Il a fallu la liquidation du club en 1981 pour qu’il parte. Son père Pierre était un grand dirigeant. Il est à l’origine de l’arrivée des premières vedettes, en 1923. 

Vous venez d’évoquer Jean et Pierre Robin et vous pensez également à Roger Scotti et la famille Dard

Roger Scotti a refusé à plusieurs reprises de rejoindre un club de la capitale, ce qui en aurait fait, à coup sûr, un International régulier. Il est le joueur de champ qui a porté le plus la tunique blanche. Dans la famille Dard, Gabriel a connu les balbutiements du club, il est à ce jour celui qui l’a présidé le plus longtemps. Deux de ses fils ont porté depuis l’enfance les couleurs du club dont Georges qui a été, avec Roger Scotti, celui qui a le plus honoré le maillot du club jusque dans les années 70. Il aurait dû participer à la coupe du monde 1950, si la fédération avait choisi d’y prendre part.

A Marseille, Michel PAUTOT (LEGISPORT) en compagnie de Gilles CASTAGNO, avec le tome 5 de « Marseille, un club de légende – Histoire encyclopédique »