Un vaste sujet débattu lors du colloque international organisé à Amman (Jordanie) les 21 et 22 mai 2022 par le doyen de The Hashémite University de Jordanie, le professeur Abedalbasit Alshorman.
Me Serge Pautot, docteur en droit et avocat au barreau de Marseille, invité en qualité de spécialiste de droit du sport, devait indiquer dans son exposé sur les fédérations internationales que la compétition idéologique se projette actuellement dans les stades, à l’initiative de fédérations et que cela est peu conforme aux idéaux olympiques. Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, de nombreuses fédérations nationales ou internationales ont pris des mesures drastiques visant les sportifs russes et parfois bélarusses.
A l’initiative du gouvernement britannique, les ministres chargés des sports de 37 pays dont l’Allemagne, les Etats baltes, les Etats-Unis, la Finlande, la France… ont apporté leur soutien aux mesures d’exclusion des sportifs de la Russie et de la Biélorussie. Cependant la Fina (fédération internationale de natation) était à contrecourant en s’opposant à l’interdiction des sportifs malgré la recommandation du comité international olympique. Toutes ces discussions ont amené des débats animés avant que Me Pautot conclue que face à l’opposition entre les deux blocs antagonistes, le sport doit dépasser les clivages politiques sur le plan humain, la compétition sportive ne devant pas devenir idéologique.
La non-ingérence des Etats dans la bonne marche d’une discipline doit être la règle, le sport devant rester un enjeu de rayonnement international. Nul doute que les sanctions prises contre la Russie et ses athlètes marquent une étape historique pour les organisations sportives internationales.
Celles-ci vont-elles servir de précédent lorsque surgiront d’autres conflits ? Nous apprenons que le Tribunal Arbitral du Sport a rejeté le recours de la Fédération russe de football contre les sanctions prises par l’UEFA et la FIFA.