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Pass vaccinal en entreprise ? Que dit la loi ?

LEGISPORT publie ce communiqué de presse reçu le 16 février 2022 de Madame Fauve Riou (Médiatiser.TV) le intitulé « Pass vaccinal en entreprise ? Que dit la loi ? SVP répond« .

Pour faire face à la propagation de l’épidémie et l’apparition de nouveaux variants, la loi 2022-46 renforçant les outils de  gestion de la crise sanitaire a pour objet de remplacer le passe sanitaire par un passe vaccinal.

Pour aider les Français à s’y retrouver, SVP, service historique d’information et d’aide à la décision des entreprises (6 000 structures clientes), répond.

Depuis le 24 janvier 2022, un passe vaccinal est désormais prévu pour l’accès aux activités pour lesquelles était demandé  auparavant un passe sanitaire. Le passe vaccinal est par conséquent obligatoire pour les salariés et les personnes qui interviennent dans ces lieux, tels que les cafés, restaurants, ou les transports longue distance.

Attention pour autant, le passe vaccinal n’est pas une obligation vaccinale en tant que telle car ce passe est limité dans le temps. Il ne faut donc pas confondre le passe vaccinal et l’obligation vaccinale qui elle, existe toujours pour certains professionnels de santé notamment.

  • Un salarié est-il autorisé à s’absenter pour se faire vacciner ?

La loi du 5 août 2021 prévoit toujours à son article 17 que les salariés bénéficient d’une autorisation d’absence pour se rendre aux rendez-vous liés aux vaccinations contre la Covid-19.

Le Ministère du travail a précisé, dans son question-réponse que l’employeur peut demander au salarié de justifier son absence en lui présentant la confirmation de rendez-vous de vaccination en amont ou le justificatif de la réalisation de l’injection a posteriori.

Ce dernier a aussi ajouté qu’aucune durée maximale pour cette autorisation d’absence n’était fixée mais que la durée de l’absence devait toutefois être raisonnable au regard du temps de déplacement nécessaire pour le salarié.

Ces absences n’entraînent aucune diminution de la rémunération. Elles sont assimilées à une période de travail effectif pour la détermination de la durée des congés payés ainsi que pour les droits légaux ou conventionnels acquis par les intéressés au titre de leur ancienneté, et ne peuvent donc pas donner lieu à récupération.

Par ailleurs, une autorisation d’absence peut également être accordée au salarié qui accompagne le mineur ou le majeur protégé dont il a la charge aux rendez-vous liés aux vaccinations contre la Covid-19.

  • Est-il possible de licencier un salarié qui refuse de présenter son passe vaccinal?

La jurisprudence a déjà admis le licenciement d’un salarié qui avait été engagé en qualité  d’employé des pompes funèbres et qui avait refusé de se faire vacciner contre l’hépatite B  alors que la vaccination était obligatoire. Si on transpose la jurisprudence au cas du salarié qui ne présente pas son passe vaccinal, on pourrait penser qu’il est  possible de licencier le salarié pour cause réelle et sérieuse.

Cependant le passe vaccinal n’est pas une mesure qui a vocation à durer dans le  temps et la loi a prévu une procédure spécifique de suspension du contrat de travail à mettre en place en priorité.

En conséquence, si un employeur décide de licencier un salarié avant même d’avoir mis en place la  suspension du contrat de travail ou s’il décide de licencier le salarié après une courte  période de suspension du contrat, le salarié pourrait surement faire reconnaître le  licenciement sans cause réelle et sérieuse en cas de contentieux.

Une autre possibilité de licenciement pourrait être envisagée si la période de suspension du  contrat de travail du salarié était amenée à durer dans le temps. En effet, la jurisprudence  admet le licenciement pour absences prolongées ou répétées qui perturbent le bon  fonctionnement de l’entreprise. Dans ce cas, l’employeur doit prouver à la fois la perturbation de l’entreprise et  la nécessité de remplacement définitif du salarié.

Cette procédure n’est pas non plus sans risque. Si l’employeur licencie trop tôt le salarié pour absences prolongées perturbant le fonctionnement de l’entreprise, les juges pourraient estimer  que le licenciement était sans cause réelle et sérieuse.

Le licenciement dans l’un ou l’autre des cas envisagés reste risqué pour  l’employeur. Étant donné qu’il est lié à la santé du salarié, un juge pourrait  même considérer le licenciement comme nul.

Crée en 1935, SVP est une entreprise proposant un service d’informations et d’aide à la décision pour les managers, élus des structures privées ou publiques.

Contacts presse : Médiatiser.TV / Fauve Riou (friou@mediatiser.tv) et Armony Galand (agaland@mediatiser.tv)