Me Michel Pautot, avocat au barreau de Marseille, rédacteur en chef de LEGISPORT est l’auteur d’une tribune, publiée dans le quotidien La Provence le 23 Juin 2019.
C’est une folie devant les écrans de télévision. Les chiffres d’audience de l’équipe de France sont impressionnants ! Plus de 9,6 millions de téléspectateurs ont suivi la rencontre France – Nigéria sur TF1 et Canal+, selon les données de Médiamétrie et le premier match France – Corée du Sud détient à ce jour le record avec 10,3 millions de téléspectateurs. Un record qui risque d’être battu avec un probable affrontement France – USA ! Des chiffres à faire pâlir beaucoup de réalisateurs mais qui en somme, ne sont guère surprenants. Le Championnat de football féminin « moderne » qui avait démarré en 1974 avait fait grincer les dents. Aujourd’hui, il est populaire et bien ancré depuis plusieurs saisons avec de grandes joueuses. Le Championnat de D1 féminine est fort attractif. L’Olympique Lyonnais est le recordman de victoires en Ligue des Champions avec six succès dont quatre consécutifs entre 2016 et 2019, une série en cours fort impressionnante. D’ailleurs, la forte ossature de l’équipe de France est lyonnaise avec la défenseure Wendie Renard, la gardienne Sarah Bouhaddi ainsi que les joueuses Amandine Henry et Eugénie Le Sommer. Et, à la barre de cette équipe nationale, Corinne Diacre qui n’a pas hésité à entraîner une équipe masculine, celle de Clermont Foot (Ligue 2).
La France du foot attire, la France du foot s’exporte
L’internationalisation du Championnat monte en puissance et va s’amplifier. L’étude Legisport « Sport et Nationalités », réalisée annuellement, a recensé la présence des joueuses étrangères dans le Championnat français de D1 féminine, passant de 10,84% (2016-2017) à 18,24% (2017-2018). La star US Alex Morgan qui pourrait croiser le chemin des Bleues en ¼ de finale, a évolué sous les couleurs de Lyon et en sens inverse, la joueuse française Amandine Henry a, elle, joué à Portland. Lors de sa dernière finale victorieuse contre Barcelone en Mai 2019, les buts inscrits par Lyon l’ont été par des joueuses étrangères : un par l’allemande Dzenifer Maroszan et trois par la norvégienne Aga Hegerberg, la grande absente de ce Mondial…
« Avant 2011, nous étions dans un complet anonymat. L’appel d’offres pour les droits TV de la D1 féminine après la Coupe du Monde 2011 a beaucoup contribué à sa médiatisation », déclarait récemment Brigitte Henriques, vice-présidente de la F.F. Football.