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Me Michel Pautot est clair : « Donnons au Capitaine d’une équipe le pouvoir d’accéder à la vidéo et amplifions la technologie dans le football »

Le célèbre avocat marseillais Me Michel Pautot est clair : « Donnons au Capitaine le pourvoir d’accéder à la vidéo et amplifions la technologie dans le football »

Voici l’argumentaire développé le 11 Août 2018 par l’avocat qui a bouleversé le sport professionnel européen avec l’arrêt Malaja :

« Depuis la Coupe du Monde en Russie, le football est en ébullition avec la vidéo. Très critiquée par ses détracteurs avant la compétition mondiale, force est de constater que si l’on estime que la vidéo a pour but d’aider l’arbitre à prendre la bonne décision, la finalité a bien été atteinte au regard de certains matches, comme par exemple France – Australie, Suède – Corée du Sud, Corée du Sud – Allemagne, et bien d’autres, sans oublier la finale France – Croatie ! Sans la vidéo qui a été favorable à l’équipe de France notamment lors du premier match (VAR puis goal line technology) et aussi lors de la finale contre la Croatie, la France ne serait peut-être pas devenue Championne du Monde en Russie… Et hier encore, pour la reprise de la Ligue 1, l’Olympique de Marseillais marquait un but sur penalty, qui a été accordé après consultation de l’assistance vidéo à l’arbitrage. C’est dire, donc, l’importance de la vidéo aujourd’hui et qui concerne actuellement quelques situations bien précises : un but marqué, un carton rouge, un penalty et une erreur sur l’identité d’un joueur.

La vidéo est à l’évidence un progrès incontestable et une avancée majeure, mais nous devons aller plus loin. Une réflexion doit s’engager aujourd’hui pour songer à une amplification de la technologie, surtout si l’on veut un rayonnement toujours plus grand du football. Il est certain que moins les erreurs sont présentes, plus le football est « gagnant » même si des fans, dirigeants ou arbitres du football estiment que l’erreur fait partie du jeu et qu’elle participe à la légende du football. De tout temps, il y a ce débat entre une conception « classique » de l’arbitrage (l’homme en noir est le seul maître à bord) et une plus « moderne » (l’arbitre doit être aidé par la technologie) et il va continuer et c’est très bien ainsi.  

C’est en confrontant les points de vue que le football avance et avec LEGISPORT, nous avons milité avec succès pour l’introduction de la vidéo et nous avons eu le plaisir de recevoir des remerciements de la Fédération internationale de football et également de l’International Board pour nos propositions.  Aujourd’hui, nous pensons que le Capitaine d’une équipe doit pouvoir accéder à la vidéo, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Si cette proposition était retenue, elle constituerait une sacrée réforme de l’arbitrage et nous devons tenter de limiter encore plus les erreurs, même si des spécialistes monteront au créneau contre en estimant que « ce serait la fin de l’arbitrage », « le match serait sans arrêt interrompu » ou « il ne faut pas donner de pouvoir aux joueurs ». Mais pourquoi refuser l’accès à la vidéo au Capitaine ? Ne voyons pas cela comme une restriction des pouvoirs des arbitres mais comme une aide supplémentaire à l’arbitrage et un rempart contre la triche. De même, que la vidéo doit aussi concerner le hors-jeu et la faute de la main à part entière.  

Depuis toujours, les grandes erreurs d’arbitrage ont fait la une de l’actualité. Qui ne connaît pas les erreurs de la finale de la Coupe du Monde 1966 Angleterre – Allemagne, du quart de finale de la Coupe du Monde 1986 Argentine – Angleterre, ou de la demie – finale de la Ligue des Champions Benfica – Olympique de Marseille ? ».