
Tribune de Me Michel Pautot, rédacteur en chef de LEGISPORT, avocat
Les relations bilatérales n’ont pas d’équivalent, le sport mérite d’y prendre sa place. D’abord sur les terrains. Lors des grandes compétitions internationales, l’intensité des matches de football entre la France et l’Allemagneen témoigne. A Séville en 1982, à l’occasion du Mondial, la dramaturgie de la demi-finale France-RFA reste dans les mémoires. En juillet à Bâle, lors de l’Euro féminin 2025, l’opposition entre la France et l’Allemagne a tenu en haleine les supporters.
Et en dehors des terrains ? Plusieurs récents accords bilatéraux ou déclarations communes soulignent la nécessité de s’appuyer sur le sport pour développer les relations entre pays. Ce fut le cas avec l’Allemagne, l’Italie et la Pologne. La relance du tandem franco-allemand par le sport constitue une belle opportunité surtout que le Traité d’Aix-la-Chapelle signé le 22 janvier 2019 indique : « Le temps est venu d’élever les relations bilatérales à un niveau supérieur…». Les projets de rencontres préconisées par LEGISPORT dans les différents sports à l’occasion de la « journée franco-allemande » s’affirme comme une piste intéressante qui ne demande qu’à germer. Des lieux symboliques sont propices à ces échanges comme les villes jumelées (les premières furent en 1950, Montbéliard et Ludwigsburg), les villes frontières. « Bien qu’absent des traités franco-allemands, le sport a toute sa place dans la coopération franco-allemande. Son rôle est appelé à croître dans les années à venir », nous expliquait récemment Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée Nationale.
Dans le texte même du Traité entre la France et la Pologne pour une coopération et une amitié renforcées, signé entre le Président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk le 9 mai 2025, le sport trouve sa place. L’article 13 précise : « Les Parties continueront à coopérer dans le domaine du sport, notamment en accueillant des athlètes de haut niveau, en promouvant les valeurs sportives auprès de la jeune génération et en encourageant les principes de bonne gouvernance dans les organisations sportives… ». Une initiative fort encourageante. N’oublions pas le formidable parcours de la star des Bleus Raymond Kopa – de son vrai nom Raymond Kopaszewski – d’origine polonaise, ou le combat en justice mené par la basketteuse polonaise Lilia Malaja, interdite de jeu en France, qui a permis d’élargir les frontières du sport en Europe.
Me Serge Pautot, président de Legisport, n’avait pas manqué lors du Colloque « Sport et Méditerranée » de réconcilier divers acteurs du sport de l’Egypte et d’Algérie. Les débats avaient aussi permis le projet d’organisation en Algérie de matches entre les sélections française et algérienne, dont le football mais la situation actuelle ne permet pas de concrétiser cette initiative alors que ces deux pays ont tant à partager.
La jeunesse doit s’imposer comme un axe des relations bilatérales. Le 1er juillet 2025, la ministre Marie Barsacq et son homologue italien Andrea Abodi ont coprésidé le second conseil pour la jeunesse à Paris, s’engageant à renforcer la coopération bilatérale. Le traité du Quirinal signé le 26 novembre 2021 entre le président du Conseil italien et le président de la République française est toujours d’actualité.
Pourquoi ne pas créer également un Office franco-britannique de la jeunesse à l’image de l’Office franco-allemand ? Tant de jeunes français et françaises vont en Angleterre apprendre la langue de Shakespeare… Le sport pourrait là également être un vecteur de rassemblement. Il y a là tant de terrains favorables pour avancer plus vite, porter nos valeurs plus haut et nous resserrer nos liens.
Cette tribune a été publiée dans le quotidien LA PROVENCE le dimanche 9 novembre 2025