
23ème Etude LEGISPORT « Sport et Nationalités » (2025)
Me Michel Pautot, auteur de l’étude « Sport et Nationalités »
Un gardien étranger a porté le Paris Saint-Germain vers la victoire en Ligue des Champions. L’Italien Donnarumma a réalisé des arrêts incroyables lors des matches européens[1]. Le PSG s’inscrit dans la continuité des vainqueurs de la Ligue des Champions qui, depuis 2020-2021, ont tous gagné avec un gardien étranger :
-Chelsea en 2020-2021 avec Mendy (Sénégal), passé par la Ligue 1 il y a quelques saisons,
-Manchester City en 2022-2023 avec Ederson (Bresil),
-Real Madrid en 2021-2022 et 2023-2024 avec Courtois (Belgique).
La logique induisait la stabilité pour le club parisien qui opte pourtant pour un changement de cap en août 2025. Le club de la capitale engage Chevalier, le gardien de Lille, désigné meilleur goal de la Ligue 1 lors de la remise des trophées de l’Union nationale des footballeurs professionnels (Unfp) en mai 2025. Chevalier domine…Donnarumma et également l’argentin Rulli (Marseille), le brésilien Perri (Lyon) et le serbe Petrovic (Strasbourg). C’est une illustration de la réalité de la mondialisation des effectifs dans les championnats nationaux, ce poste si spécifique n’y échappe pas.
La répartition des gardiens en Ligue 1
Le championnat de France est à l’unisson de cette tendance. Dans l’histoire de l’épreuve, des étrangers ont marqué leur époque comme le brésilien Vasconcelos, les tchèques Kouba, Cech, les polonais Szeja, Mlynarczyk, le camerounais Bell, le nigérian Enyeama, l’italien Sirigu, l’allemand Kopke, le paraguayen Chilavert ou l’incomparable école « yougoslave » avec Pantelic, Curkovic, Runje, Subasic – Petrovic n’étant plus à Strasbourg. L’affluence étrangère s’explique aussi par les évolutions des effectifs qui nécessitent deux à cinq gardiens et il suffit de consulter le quotidien « L’Equipe » du 15 août 2025 pour voir les effectifs des clubs. Instructif.
Le Championnat de Ligue 1 a débuté les 15-17 août 2025. Dans une compétition à 18 clubs, voici la répartition entre spécialistes du poste français, étrangers et binationaux.
Sept clubs sur dix-huit ont débuté avec un gardien de but étranger. Il s’agit de :
-Angers : Koffi (Burkina Faso),
-Brest : Majecki (Pologne),
-Lille : Ozer (Turquie),
-Marseille : Rulli (Argentine),
-Metz : Fischer (Danemark),
-Monaco : Hradecki (Finlande),
-Strasbourg : Pinders (Belgique).
Six clubs ont débuté avec un Français. Il s’agit de :
-Auxerre : Léon,
-Lens : Risser,
-Lyon : Descamps,
-Toulouse : Restes,
-PSG : Chevalier, gardien sélectionné par Didier Deschamps pour le final 4 de la Ligue des Nations de l’Uefa,
-Paris FC : Nkambadio[2].
Cinq clubs ont débuté avec un portier binational, dont trois franco-sénégalais :
-Le Havre : Diaw (France-Sénégal),
-Lorient : Kamara (France-Sénégal),
-Nice : Diouf (France-Sénégal),
-Nantes : Lopes (France-Portugal),
-Rennes : Samba (France-Congo), sélectionné par Didier Deschamps pour le Final 4 de la Ligue des Nations.
UNE INTERNATIONALISATION BIEN PLUS MARQUANTE QU’EN 1983-1984
Eugène Saccomano, spécialiste du football sur « Europe 1 », publiait, il y a plus de vingt, ans l’ouvrage « Une saison de football – 84 » (Edition n°1). A la page 15, il mentionnait la composition des équipes du Championnat de France de Division 1 lors de la 1ère journée le 20 juillet 1983. Les gardiens de but étaient les suivants :
-Bordeaux : Delachet,
-Rennes : Hiard,
-Rouen : Bensoussan,
-Auxerre : Bats,
-Toulouse : Bergeroo,
-PSG : Baratelli,
-Nantes : Bertrand-Demanes,
-Monaco : Ettori,
-Laval : Godart,
-Saint-Etienne : Castaneda,
-Nancy : Moutier,
-Lille : Mottet,
-Sochaux : Rust,
-Nîmes : Morisseau,
-Toulon : Vizcaino,
-Brest : Bernard,
-Strasbourg : Dropsy,
-Bastia : Olmeta,
-Lens : Tempet,
-Metz : Ettore.
Ces 20 gardiens étaient tous de nationalité française. Sur certains sites, le gardien de Toulon Vizcaino est référencé comme étant de double nationalité franco-espagnole[3].
Aujourd’hui, en 2025, la Ligue 1 ne peut pas se passer des gardiens étrangers, cette tendance a toutes les chances de prospérer. Précisons que l’Europe, l’Afrique et l’ Amérique du Sud sont représentés par ces 18 joueurs. Ajoutons que, parmi ceux-ci, plusieurs sont internationaux pour leur sélection nationale. Par exemple : Koffi (Burkina), Mojecki (Pologne), Ozer (Turquie), Rulli (Argentine), Fischer (Danemark), Hradecky (Finlande), Pendes (Belgique), Chevalier (France), Samba (France), Diaw (Sénégal), Kamara (Sénégal), Diouf (Sénégal), Lopes (Portugal). Certains pouvant être comptabilisés en tant que joueurs des zones Bosman et Malaja.
A l’inverse, les gardiens français à l’étranger ? Avant la 1ère Guerre mondiale, Crozier a évolué en Angleterre à Fulham en 1904 et 1905. Un pionnier ! Plus près de nous, on se souvient bien sûr de Barthez à Manchester United et de Lloris à Tottenham. Actuellement, des gardiens français sont présents dans les championnats étrangers à commencer par Maignan, le titulaire de la sélection nationale qui évolue au Milan AC avec le jeune espoir Raveyre. Dans les quatre championnats majeurs – Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie – on dénombre quelques goals qui connaissent des fortunes diverses. Outre Maignan et Raveyre, citons Lecomte (Fulham), Areola (West Ham), Butez (Côme).
« Mini révolution » lorsque Joseph-Antoine BELL signe à l’OM
Lorsque le Camerounais signe à l’OM, c’est une « mini révolution ». Joseph-Antoine Bell explique : « Le plus dur commence pour moi. J’ai créé l’évènement en étant le premier gardien de noir du championnat de France et je sais que cela crée une mini révolution ».
Outre Marseille (1985-1988), le vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1984 et 1988, capitaine des Lions Indomptables, a porté les couleurs de Toulon (1988-1989), Bordeaux (1989-1991) et Saint-Etienne (1991-1994).

Joseph-Antoine Bell mènera avec succès le combat en faveur des « vrais faux français » du foot français avec l’avocat Serge Pautot et Pape Diouf.
Un Champion du monde argentin à Marseille
Marseille présente la particularité de disposer dans son effectif de 4 gardiens étrangers : l’argentin Rulli, le hollandais De Lange, l’espagnol Blanco et le belge Van Neck. Rulli a été champion du monde avec l’Argentine en 2022 contre…la France. Ce gardien est un habitué de l’Europe. Il a évolué dans les championnats espagnol (Real Sociedad, Villareal), français (Montpellier), anglais (Manchester City) et hollandais (Ajax Amsterdam). « Depuis la saison 2021-2022, le gardien titulaire de l’Om est étranger. L’entraîneur argentin Jorge Sampaoli avait lancé dans le grand bain l’espagnol Pau Lopez, prêté par l’As Roma. Le gardien ‘historique’ Steve Mandanda n’était donc plus titulaire. Quatre étrangers aujourd’hui à ce poste est significatif de l’ouverture des frontières dans le sport. A mes yeux, les remplaçants en dehors des jeunes très prometteurs doivent être français », analyse Gilles Castagno, historien de l’Olympique de Marseille.
Deux autres clubs de Ligue 1 ont également 100% de gardiens étrangers :
-Metz : Fischer (Danemark), Sy (Sénégal),
-Strasbourg : Johnson (Suede), Penders (Belgique).
GARDIENS ET GARDIENNES : Y-A-T-IL UNE PRESSION ETRANGERE EN LIGUE 1 MCDONALD’S COMME EN ARKEMA PREMIERE LIGUE ?
Entretien avec Monsieur le Professeur Michel RASPAUD
Professeur émérite à l’Université de Grenoble Alpes, Michel Raspaud répond aux questions de LEGISPORT. Spécialiste du football et du sport[4], il a publié six ouvrages, seul ou en collaboration, dont « Histoire du football au Brésil » ou « African Footballers en Europe »[5].
LEGISPORT : Monsieur le Professeur, l’internationalisation des équipes en Championnat est beaucoup plus grande en 2025-2026 qu’en 1983-1984 (cf. page précédente) pour les gardiens de but. Qu’en pensez-vous ?
Professeur Michel Raspaud : Oui, c’est un fait incontestable, et vous êtes bien placé pour savoir qu’avec l’arrêt Bosman (1995) puis l’arrêt Malaja (2002), entre autres, presque toutes les contraintes pour venir jouer en France ont été levées. Cependant, au-delà de ce constat, l’importance du nombre de gardiens étrangers dans les clubs de Ligue 1 me semble liée aux éléments suivants. Tout d’abord, avec la médiatisation du football et l’internationalisation des diffusions, quasiment tous les grands championnats sont visibles (Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie…), mais également toutes les compétitions de clubs continentales. Il apparaît donc très facile pour les recruteurs, staffs techniques, entraîneurs principaux de repérer tel ou tel joueur, en l’occurrence ici les gardiens. D’autre part, l’utilisation aujourd’hui massive des datas numériques intervient là-aussi pour identifier ou isoler certaines qualités des gardiens de but.
Certaines équipes sont coachées par des entraîneurs étrangers. Pensez-vous que leur présence puisse jouer un rôle ?
Oui, bien sûr, on remarque qu’il y a sept entraîneurs étrangers en 2025-2026, et tous ces clubs ont au moins un gardien étranger, sinon deux, voire quatre (OM et PSG). Quant aux trois clubs qui n’ont aucun gardien étranger (Auxerre, Lens, Paris FC), ils sont tous entraînés par des Français (mais l’Allemand Trapp vient de s’engager avec le Paris FC).
Ainsi, la présence d’un entraîneur étranger peut être un élément favorable pour aller chercher un gardien à l’étranger (Arnau Tenas, formé au Barça, est arrivé en 2023 au PSG par la grâce de Luis Enrique…).
Cependant, il faut parfois tenir compte des opportunités du marché !
Bien entendu, comme par exemple pour le Suédois Johnsson (Strasbourg) qui s’est retrouvé libre à la suite de la rétrogradation administrative des Girondins en 2024. Et ce n’est pas la fête tous les jours pour ces gardiens étrangers, car ils sont aussi bien souvent prêtés, soit dans l’hexagone ou dans un autre championnat, parce qu’ils sont perçus comme surnuméraires, ou ne conviennent pas ou plus (si l’entraîneur a changé), ou ils peuvent encore devenir une variable d’ajustement de la masse salariale (la Ligue 1 est dans une situation critique de ce point de vue en ce moment…).
On constate que la moitié des gardiens sont étrangers en Ligue 1 cette saison !
Trente-trois gardiens ont une nationalité sportive étrangère, sur les soixante et un gardiens, soit 54,1 %, soit plus de la moitié d’entre eux. Parmi eux, huit ont une double nationalité ; parmi ces 8, seul Brice Samba a choisi la France (3 sélections), et le jeune Belazzoug (Rennes, 19 ans, n’a pas encore choisi, semble-t-il) : Zinga (Angers, franco-congolais), Mpasi (Le Havre, franco-congolais), Diaw (Le Havre, franco-sénégalais), Kamara (Lorient, franco-sénégalais), Lopes (Nantes, franco-portugais), Diouf (Nice, franco-sénégalais), Samba (Rennes, franco-congolais, mais joue pour l’équipe de France), Belazzoug (Rennes, franco-algérien). C’est-à-dire qu’en fait, si on retire 7 à 33, cela ne fait plus que 26 « vrais » étrangers sur 61, soit 42,6 %. Car en effet, tous ces franco-étrangers ont été formés dans des clubs français (dans celui dans lequel ils jouent, ou un autre).
Peut-on considérer que c’est dans les grands clubs que les gardiens étrangers sont là !
Le classement Ligue 1 2024-2025, était le suivant :
1- PSG = 4 gardiens étrangers
2- OM = 4 gardiens étrangers
3- Monaco = 2 (+ Majecki prêté à Brest)
4- Nice = 2 (dont 1 franco-sénégalais)
5- Lille = 2
6- Lyon = 2
7- Strasbourg = 2
8- Lens = 0
9- Brest = 2
10- Toulouse = 2
11- Auxerre = 0
12- Rennes = 3 (dont 1 franco-congolais, et 1 franco-algérien)
13- Nantes = 2 (dont 1 franco-portugais)
14- Angers = 2 (dont 1 franco-congolais)
15- Le Havre = 2 (dont 1 franco-congolais, et 1 franco-sénégalais)
1-L2- Lorient = 1 (franco-sénégalais)
2-L2- Paris FC = 0
3-L2- Metz = 2
Ce classement met en évidence que les « vrais » gardiens étrangers se concentrent dans la première moitié du tableau, et principalement aux trois premières places. Parmi l’ensemble de ces 26 gardiens, cinq sont arrivés très jeunes (à moins de 20 ans) : Jauny (Brest, Irlandais), arrivé en 2021 à 17 ans, Van Neck (OM, Belge), arrivé en 2022 à 18 ans, Zelazowski (Nice, Polonais), arrivé en 2022 à 17 ans, Marin (PSG, Italo-Brésilien), arrivé en 2025 à 19 ans, Alemdar (Rennes, Turquie), arrivé en 2021 à 18 ans.
Cette tendance se confirme-t-elle en 2025-2026 ?
Oui, pour la première journée de la Ligue 1 saison 2025-2026, cela se confirme et nous pouvons ajouter que sur les 18 gardiens titulaires de cette 1ère journée de Ligue 1, onze ont été formés dans les clubs de l’hexagone (puisque tous les franco-étrangers ont été formés en France), soit 61,1 %.
« Cinq gardiennes étrangères ont été recrutées lors du mercato estival »
Vous vous intéressez également au Championnat de Première Ligue féminine
Sur les 30 gardiennes identifiées (au 18/08/2025), il y a 12 étrangères, dont une Franco-Algérienne. C’est le même nombre qu’en 2024-2025 ! En tenant compte des départs, rétrogradations et nouvelles arrivantes. Si la Franco-Algérienne Chloé N’Gazi est née et a été formée en France (Issy et PSG) et y fait toute sa carrière (actuellement à l’OM), les onze autres ont été formées à l’étranger. Ainsi, on trouve un pourcentage de « vraies » étrangères assez proche de celui des hommes : 36,7 % pour les gardiennes contre 42,6 % pour les « vrais » étrangers.
On constate que le mercato 2025 a été important pour ces gardiennes !
Cinq gardiennes étrangères viennent d’être recrutées durant ce mercato estival : Anderson (USA, 23 ans, Lens), Micah (Australie, 27 ans, Lyon), Shore (Canada/Italie, 28 ans, Marseille), Mendonça (Portugal, 18 ans, Paris FC), Pérez (Colombie, 30 ans, Strasbourg). On constate aussi qu’un grand nombre de gardiennes étrangères qui viennent en France y font carrière, comme actuellement en 2025-2026 : Talaslahti (Finlande, 7ème saison : Lyon 19-21, Fleury 21-23, Le Havre 23-24, Dijon 24-26), Lichtfus (Belgique, 5ème saison : Dijon, 21-24, Le Havre 24-26), Endler (Chili/Allemagne, 9ème saison : PSG 17-21, Lyon 21-26), Boklach (Ukraine, arrivée en 2022), Burns (Canada, 5ème saison : St-Etienne 21-22, Dijon 22-23, Nantes 23-26).
L’internationalisation pousse également à l’expatriation car certaines ont quitté notre Championnat ?
De nombreuses gardiennes ont fait une carrière plus ou moins longue en France telles Katarzyna Kiedrzynek (Pologne, PSG 2013-2020, puis 2023-2025), Anna Moorhouse (Angleterre, Bordeaux 2019-2022, vainqueur de l’Euro 2025, actuellement à Orlando Pride, champion de la NWSL 2024), Olesya Arsenyeva (Franco-Russe, arrivée à 15 ans au PSG, et qui fait toute sa carrière en France), Lisa Schmitz (Allemagne, Montpellier 2019-2023, aujourd’hui au FC Cologne). Ou encore Chiamaka Nnadozie (Nigeria, Paris FC 2000-2025, désormais à Brighton & How), Charlotte Voll (Allemagne, PSG 2017-2022, arrivée à 18 ans mais sans parvenir à s’imposer, désormais au Bayer Leverkusen), Gabrielle Lambert (Canada, Albi 16-18, St-Etienne 19-21, Montpellier 21-23, aujourd’hui aux Roses de Montréal dans le toute nouvelle Northern Super League canadienne dont c’est la première saison), Kinga Szemik (Pologne, Nantes 20-22, Reims 22-24, et depuis à West Ham), Taylor Beitz (Canada, 5ème saison : Yzeure 21-22, Nantes 22-23, Lille 23-26 en Seconde Ligue).
Certains clubs peuvent avoir une stratégie bien définie ?
L’Olympique Lyonnais (aujourd’hui OL Lyonnes), qui vise chaque année tous les titres et, surtout, la Women’s Champions League, recrute depuis de très nombreuses années des gardiennes n°2 à l’étranger, voire n°1 (Christiane Endler, 104 sélections, Lola Gallardo, mais ce projet-là n’a pas pris…). Sans remonter trop loin dans le temps : Lisa Weiß (Allemagne, 4 sélections, 2018-2020, qui a arrêté sa carrière en 2023), Lola Gallardo (Espagne, 38 sélections, 2019-2021, revenue et toujours à l’Atlético Madrid), Katriina Talaslahti (Finlande, 2 sélections, 2019-2021, qui poursuit en France), Emma Holmgren (Suède, sélectionnée pour l’Euro 2025 mais sans jouer, 2021-2023, puis Levante UD 2023-2025, et aujourd’hui à Hammarby IF), Laura Benkarth (Allemagne, 11 sélections, vainqueure de l’Euro 2013 et des JO 2016, 2023-2025, aujourd’hui revenue au SC Fribourg), et désormais Teagan Micah (Australie, 26 sélections).
Mais des gardiennes françaises s’expatrient aussi ?
Je pense à Sarah Bouhaddi (149 sélections) qui avait été prêtée à l’OL Reign en 2021, puis après son passage au PSG (2022-2023), avait fait une pige de trois mois à Arsenal en 2024, avant de passer la saison 2024-2025 à Al-Ula FC (Arabie Saoudite). Une gardienne moins connue, Emmeline Mainguy (37 ans, aujourd’hui à Caen en D3F), a joué de 2008 à 2011 en Espagne, puis de nouveau en 2016-2017, avant de faire une demi-saison en Italie en 2020. Engagée cet été par le Paris FC, Mylène Chavas (27 ans, 1 sélection) vient de passer deux saisons au Real Madrid. Aujourd’hui, quatre gardiennes poursuivent leur carrière à l’étranger : Mickaëla Bottega (31 ans, Sion 2022-2023 et depuis au Servette-Chenois Genève), Romane Salvador (27 ans, débute sa troisième saison avec l’Espanyol Barcelone), Solène Durand (30 ans, 4 sélections, qui entame une troisième année à Sassuolo en Série A) et enfin, bien sûr, l’actuelle titulaire de l’équipe de France, Pauline Peyraud-Magnin (33 ans, 67 sélections) qui a joué à Arsenal de 2018 à 2020 (championne d’Angleterre en 2019), à l’Atlético Madrid (2020-2021, victoire en Supercopa), et depuis à la Juventus où elle a gagné deux Scudetto, trois Coupes et deux Supercoppa). Bouhaddi, Mainguy, Salvador et Peyraud-Magnin sont toutes passées par l’OL.
[1] Pour la Lettre hebdomadaire du CIES Football Observatory (n°499-9 avril 2025), consacrée aux gardiens de but, Donnarumma est en tête au niveau de la performance (https://football-observatory.com/LettreHebdomadaire499)
[2] Notons qu’après la 1ère journée de Championnat, l’allemand Kevin Trapp, gardien de Francfort, s’est engagé avec le Paris FC. Il connaît bien le Championnat de France pour avoir évolué au PSG il y a quelques saisons
[3] https://www.transfermarkt.fr/sporting-club-de-toulon/startseite/verein/494/saison_id/1983
[4] Michel Raspaud est auteur d’une thèse de sociologie sur le football (Université Grenoble 2, 1984). Maître de conférences (STAPS) à l’Université Grenoble 1 (1989-1998), puis professeur à l’Université Lille 2 (1998-2001) et à l’Université Grenoble 1 (2001-2015), puis à l’Université Grenoble Alpes (2016-2019) après la fusion des universités grenobloises, il est professeur émérite à l’UGA depuis 2019. Il a été professeur invité pour un semestre à De Montfort University Leicester (1997), et à l’Universidade de São Paulo (2008)
[5] Ses ouvrages sont : L’Aventure himalayenne. Les enjeux des expéditions sur les plus hautes montagnes du monde 1880-2000 (Presses universitaires de Grenoble, 2003), Histoire du football au Brésil (Éditions Chandeigne, 2010), Sport et société au Brésil. XIXe-XXIe siècles (Éditions Chandeigne, 2016), Vélo Viso, en 3ème auteur avec M. Molle et G. Plagnol (Éditions du Queyras, 2016), African Footballers in Europe. Migration, Community, and Give Back Phenomenon, en 3ème auteur avec E.A. Acheampong et M. Bouhaouala (Routledge, 2019), National Success in Elite Sport. Exploring the Factors that Lead to Success, en 2nd auteur avec N. Nassif (Palgrave Macmillan, 2023)