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Coubertin, l’oublié du Nobel de la Paix

TRIBUNE DE ME MICHEL PAUTOT, AVOCAT, REDACTEUR EN CHEF DE LEGISPORT PUBLIEE DANS LE QUOTIDIEN « LA PROVENCE » LE 15 SEPTEMBRE 2024

Le monde a vibré au rythme des Jeux Olympiques de Paris face à un monde de plus en plus belligérant. Le succès de ces Jeux a été un pari gagné et également celui de l’image de la paix et de la concorde. Grâce à Pierre de Coubertin, le rénovateur des Jeux, nous avons assisté, une nouvelle fois, à l’édification d’un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique.  Quitte à modifier les conditions d’attribution, pourquoi ne pas attribuer à Pierre de Coubertin le Prix Nobel de la Paix à titre posthume ! Grâce à lui, les Jeux ont permis aux peuples du monde entier de se rassembler, de se respecter mutuellement comme le proclame régulièrement la Charte du Comité International Olympique.

Pour ceux qui en doutaient, la paix a toujours été dans les gênes de l’olympisme. Dans ses mémoires, Pierre de Coubertin indiquait : « la noblesse des sentiments, le culte du désintéressement et de l’honneur, l’esprit chevaleresque, l’énergie virile et la paix sont les premiers besoins des démocrates modernes ». Le Président du Comité International Olympique Juan Antonio Samaranch, nous  adressait il y a quelques années un message de soutien en expliquant encore l’essence de l’olympisme :  « Conformément aux principes fondamentaux de la Charte olympique, le but de l’olympisme est de mettre partout le sport au développement harmonieux de l’homme en vue d’encourager l’établissement d’une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine. Le mouvement olympique a pour but de contribuer à bâtir un monde pacifique et meilleur… ».

Avec notre publication Legisport, nous avons lancé une pétition en faveur de ce bâtisseur de la paix.  Il est à l’origine de la rénovation des Jeux Olympiques dans son célèbre discours à la Sorbonne le 16 juin 1894 et  des anneaux olympiques, symbole d’union et de concorde. Anneaux qui figurent sur le drapeau olympique qui, pour la première fois, était dévoilé lors des Jeux d’Anvers 1920 (les « Jeux de la paix »).  Ces anneaux symbolisent l’union des  cinq continents avec les couleurs  : le bleu pour l’Europe, le jaune pour l’Asie, le noir pour l’Afrique, le vert pour l’Océanie et le rouge : l’Amérique.

Au fil des décennies, le nombre de pays s’est accru avec plus de 200 délégations d’athlètes et la cérémonie inaugurale des Jeux de Paris montrait combien le sport est rassembleur avec la procession de toutes ces délégations sur la Seine, une innovation. La cérémonie de clôture apportait à merveille l’esprit de paix et d’union entre les peuples,  les sportifs et sportives du monde entier en étant tous les acteurs de la cérémonie au Stade de France. Sans oublier les anneaux, chers au baron Pierre de Coubertin qui se sont élevés dans le ciel au-dessus de la représentation des continents ! Il ne pouvait pas y avoir plus belle image de paix. Le comte Jean de Beaumont, grand dirigeant du sport (président du comité olympique français et vice-président du comité international olympique) avait demandé en 1968 le transfert de la dépouille de Pierre de Coubertin au Panthéon. Cette demande n’avait pas abouti. Aujourd’hui, le temps est venu à présent d’attribuer à Pierre de Coubertin le Prix Nobel de la Paix à titre posthume. Il mérite cette reconnaissance qui est attribuée aux grands hommes. Il conviendra alors de modifier les règles d’attribution.