L’arbitre de boxe Gabriel La Ruffa réagit au numéro de LEGISPORT intitulé « Traumatismes craniens, commotions : la grande peur ».
Gabriel La Ruffa nous indique :
« Après avoir lu attentivement ce bulletin LEGISPORT très exhaustif, je tenais à vous faire part d’une petite expérience sportive personnelle liée aux commotions. J’ai pratiqué plusieurs sports dont le football en premier mais aussi la boxe anglaise et française.
En football, mon niveau d’amateur m’a amené à pratiquer une dizaine d’années en compétition.
La principale différence toujours en compétition entre le football et la boxe c’est que l’un est un jeu certes très disputé mais l’autre un combat, dans l’un, on ne s’attend pas à prendre trop de coups, dans l’autre oui et surtout en donner…
Les coups volontaires en football sont proscrits et débouchent sur des sanctions.
En revanche, il est des coups que l’on s’inflige volontairement sans être masochiste, c’est celui où on a décidé d’attaquer le ballon avec la tête. Je dis bien attaquer, c’est à dire donner un coup de tête le plus fort possible soit pour marquer pour un attaquant soit pour dégager de façon aérienne le plus loin possible, le tout lié à l’arrivée d’un élément sphérique, un référentiel bondissant qui surgit à une vitesse conjugué à un poids dont l’énergie de masse va rencontrer une boîte crânienne généralement au niveau de l’os frontal voire des tempes…et là, un KO postural se produit souvent car l’onde de choc est importante, d’ailleurs un chercheur québécois le dit bien dans le bulletin : un ballon de foot est beaucoup plus dur qu’un gant de boxe…
Je rajouterai qu’il est plus lourd aussi…et les ballons actuels ont quand même un avantage par rapport à ceux que j’ai connus au début de ma petite carrière d’amateur, quand ils sont mouillés ils ne changent pas de poids tandis que les anciens en cuir se chargeaient en eau et devenaient de véritables boulets en s’alourdissant et beaucoup de joueurs jouaient au sol et rechignaient à tenter un jeu aérien…
Plus tard les ballons en synthétique imperméables peuvent résister à l’eau mais leur masse liée à la vitesse donnée dans les airs et leur retombée due à la loi universelle de la gravitation de Newton provoquent toujours un mal inattendu lors du choc avec la tête qui est comparable voire supérieur à un coup de poing ganté que l’on s’attend à prendre en boxant…
J’ai même vu des Ko cérébraux quand un joueur se prenait en pleine face un dégagement d’un autre joueur…le jeu de tête en football dans ces petites commotions qu’il provoque est un élément, à mon avis, à prendre en compte aussi bien médicalement que sportivement notamment par la FFF.
Voilà un petit complément modeste que je voulais vous apporter ».