Par Maître Michel Pautot, avocat au barreau de Marseille, rédacteur en chef de LEGISPORT
Interrogé par Mélisande Gomez, Roberto Mancini, le sélectionneur de l’Italie gagnante de l’Euro 2020 disputé en 2021 soulignait récemment dans les colonnes de L’Equipe magazine : « Quel plaisir d’avoir donné du bonheur à tous ces gens après tant de souffrances ». C’est dire l’apport bénéfique du sport. Pourtant, ce dernier paraît être relégué en 2ème division.
En effet, si l’on se réfère au programme de vingt-sept pages pour les dix-huit prochains mois (1er janvier 2022 – 30 juin 2023) édité par le Conseil et publié le 10 décembre 2021 et élaboré par les présidences française, tchèque et suédoise, et par le haut représentant, président du Conseil des affaires étrangères, le sport y est évoqué dans trois lignes seulement…
Nous y lisons : « les trois présidences soutiendront les travaux visant à relancer le secteur du sport. Dans cette optique, elle mettra en avant le rôle du sport dans la société et sa capacité à contribuer à l’amélioration de la santé et du bien-être des citoyens à une société plus inclusive ». C’est bien maigre pour le sport, pourtant magnifique exemple de construction de l’Europe et porteur de symboles forts.
Au siècle dernier…
Le dernier Euro de football a constitué une formidable promotion de l’Europe avec des matches disputés dans plusieurs pays européens… Au siècle dernier, les chefs d’État et de gouvernement avaient frappé fort avec une déclaration relative au sport, annexée au traité d’Amsterdam du 2 octobre 1997 : « la conférence souligne l’importance sociale du sport et en particulier son rôle de ferment de l’identité et du trait d’union entre les hommes…. ».
Que va faire le Président Emmanuel Macron ?
Le Président Emmanuel Macron, pris dans la lutte contre le coronavirus, la gestion de notre pays et par ailleurs de plein pied dans la présidence française de l’Europe, aura-t-il le temps de replacer le sport à la place qui doit être la sienne au sein de l’Europe ?
Le sport ne doit pas rouler en ballon mort et des présidences françaises se sont positionnées sur le sport avec des déclarations importantes : Nice en décembre 2000 et Biarritz en novembre 2008.
L’année 2022 a été déclarée « année européenne de la jeunesse », mobilisons – nous pour que 2024 devienne « année européenne du sport »avec les Jeux olympiques et paralympiques de Paris et l’Euro de football en Allemagne.
C’est notre souhait.
Cette tribune a été publiée dans La Provence le 13 février 2022.