Doté d’un budget de 14,7 milliards € sur la période 2014 – 2020, Erasmus+ est le programme de l’Union européenne pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport. Il s’adresse notamment aux jeunes, aux associations, aux collectivités, aux fédérations sportives, aux universités.
Il permet de réaliser des projets à échelle européenne, de plus ou moins grande envergure, d’en diffuser les résultats et d’inspirer d’autres actions s’inscrivant dans les orientations de l’Union Européenne. Le sport, en tant que vecteur de valeurs sociales et d’intégration citoyenne, est un support idéal pour des projets de manifestations et d’échanges européens, qui peuvent être soutenu par les volets Sport et Jeunesse d’Erasmus+ (1).
En introduisant un volet Sport dans ses actions, l’Union européenne souhaite promouvoir les domaines suivants: le « sport pour tous » et le développement de la pratique des activités physiques et sportives bienfaisantes pour la santé, l’intégrité du sport et la lutte contre les menaces transfrontières (dopage, matchs truqués, violence, discriminations), la bonne gouvernance dans le sport et la double carrière des athlètes, les activités de volontariat, l’inclusion sociale et l’égalité des chances (2).
Des projets sportifs peuvent s’intégrer dans le volet Jeunesse avec plusieurs objectifs :
-Développer les compétences des jeunes et des animateurs via une expérience de mobilité.
-Promouvoir la participation à la vie démocratique et à la citoyenneté en Europe.
-Favoriser le dialogue interculturel.
-S’ouvrir au multilinguisme, à l’apprentissage des langues et à la diversité linguistique (3).
Le nombre de pays des participants détermine l’importance du projet financé par Erasmus+ Sport.
-Les petits partenariats collaboratifs (trois pays minimum pour un projet d’une durée de un à deux ans).
-Les partenariats collaboratifs (cinq pays minimum pour un projet d’une durée de un à trois ans).
-Les manifestations européennes à but non lucratif (avec des participants venant d’au moins 10 pays).
Chef d’unité sport à la Commission européenne, Yves Le Lostecque estime que « Pendant des dizaines d’années, la famille du sport a souhaité pouvoir accéder à des soutiens financiers européens. C’est chose faite depuis 2014 et l’introduction d’un chapitre sport a été une des innovations majeures du nouveau programme Erasmus+ 2014-2020 » (4).
Handifly : une expérience qui a pris son envol
Madame Béatrice Angrand préside l’Agence du service civique qui gère le Point National d’Information Erasmus+ Sport. Elle se félicite des résultats obtenus : « De nombreux projets sont ainsi accompagnés et financés sur le thème de l’accès au sport des femmes, des migrants et des réfugiés ou encore du handicap. Par exemple, ces programmes européens ont abouti à la tenue en France de la première compétition européenne de loisir de parachutisme pour personnes en situation de handicap. Il faut en être fier ! » (5).
Ce projet est le Handifly Euro Challenge. Durant le Semaine Européenne du sport en 2016, à Lille, 36 équipes de 13 nations se sont réunies pour une première mondiale. Il s’agissait en effet de la première compétition internationale de parachutisme de loisirs dédiée aux personnes à mobilité réduite.
Le Handifly leur offrait de nouvelles opportunités : voler, en chute-libre tandem, en chariot sous voile, ou encore en solo dans une soufflerie. Une centaine de participants ont pris part à cette compétition étalée sur quatre jours. Des moniteurs ont été formés aux différentes techniques du Handifly, des conférences grand public ont été organisées et un baptême de l’air a été offert à chaque personne en situation de handicap. Une initiation a également été proposée à des jeunes issus de zones de revitalisation rurale ou de quartiers prioritaires de la ville.
L’objectif était de faire connaître puis répandre la pratique du Handiflly dans tous les États membres de l’Union européenne. Objectif plus qu’atteint car le projet s’est finalement disséminé au-delà et a obtenu une reconnaissance internationale officielle auprès de la Fédération aéronautique internationale (6).
Matchsport contre les violences et les discriminations
Parmi les autres projets financés, Matchsport a concerné la prévention de la violence dans le sport en Ile-de-France. Matchsport avait pour objectifs de développer, renforcer des programmes pour contrer et prévenir les violences et les discriminations dans le sport amateur; aider les autorités locales à acquérir une meilleure connaissance des violences, des discriminations et des stratégies pour les prévenir (7).
Autre expérience enrichissante : le service volontaire européen, remplacé par le Corps européen de solidarité (8). Il s’agit de tenter une expérience de volontariat à l’étranger qui donne aux jeunes âgés de 18 à 30 ans l’opportunité de vivre dans un autre pays pendant douze mois maximum et se mettre au service d’une organisation à but non lucratif avec le sport comme support de projet par exemple.
Si nous avons un conseil à donner, surtout, n’hésitez pas à vous lancer !
(1) https://www.erasmusplus-jeunesse.fr/uploads/ressources/ErasmusPlusSport.pdf
(2) idem
(3) idem
(4) https://www.erasmusplus-jeunesse.fr/uploads/ressources/Compendium_ErasmusPlus_Sport_FRANCE_ASC1418bd.pdf
(5) idem
(6) idem
(7) idem
(8) Programme de l’Union européenne géré en France par
l’Agence du Service civique www.corpseuropeensolidarite.fr