A la suite de la parution du bulletin d’informations juridiques sportives LEGISPORT sur « Sport : le risque zéro n’existe pas », nous recevons la réaction de Wladimir Andreff, Professeur émérite à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, Président d’honneur de la International Association of Sport Economists et de la European Sports Economics Association, qui nous précise de « ne pas négliger le risque financier », estimant que « la glorieuse incertitude du sport est ce qui le rend attractif pour les (télé)-spectateurs et lui permet de drainer d’importants revenus ».
Le Professeur Andreff estime que l’athlète, le club et aussi la ligue sportive sont concernés par le risque financier: « La distribution des gains est très inégalitaire dans les compétitions de sports individuels. L’athlète court un risque financier s’il ne figure pas parmi les vainqueurs et un risque physique (à couvrir par une assurance) s’il fournit le maximum d’effort comme l’y incitent les organisateurs ». Pour le club, « le risque est qu’il ne couvre pas ses dépenses par ses recettes. Les premières sont certaines du fait de la course aux armements pour recruter les meilleurs joueurs. Les secondes sont aléatoires car tous les clubs ne peuvent être simultanément vainqueurs et réaliser de gros revenus. La réduction du risque financier peut être obtenue par un durcissement de la contrainte budgétaire du club améliorant sa gouvernance, plus que par sa cotation en bourse ».
Le Professeur Andreff termine par le risque pour une ligue sportive qui est qu’ « un club ne termine pas le championnat pour cause de faillite. Il est couvert par un système de solidarité, la redistribution des revenus entre les clubs. Celle-ci ne suffit pas à équilibrer les ligues sportives européennes. Elle est complétée par un contrôle de gestion des clubs et des règles de fair play financier (UEFA) ».
Le Professeur Andreff, auteur de nombreux ouvrages, a publié plusieurs études, « Sport et risques financiers », à Problèmes économiques, n° 3039 (mars 2012), et aussi à Les cahiers de l’assurance, n° 88 (décembre 2011).