Les déportés du STO Erpilio Trovati et Albert Corrieri demandent réparation
Audience du 24 juin 2025 à 9 H devant la Cour Administrative d’Appel de Marseille
Deux centenaires, anciens déportés du STO (Service du Travail Obligatoire), demandent aujourd’hui réparation à l’Etat pour le non-paiement de leurs heures de travail forcé dans les usines allemandes durant la Seconde Guerre Mondiale. Erpilio Trovati et Albert Corrieri sont convoqués devant la Cour Administrative d’Appel de Marseille le 24 juin 2025 à 9 h pour évoquer l’examen de leurs demandes.
Le 4 février 2025, le Tribunal Administratif de Nice avait rejeté la demande de paiement d’Erpilio Trovati de 33 400 euros, rémunération sollicitée pour la période de déportation STO accomplie à l’usine Deutsche Metal à Grafenberg près de Dusseldorf de mars 1944 à juin 1945.
Et le 18 mars 2025, le Tribunal Administratif de Marseille avait rejeté la demande Monsieur Albert Corrieri qui sollicitait la somme de 43 200 euros pour son travail forcé à l’usine Farben à Ludwigshaffen pour la période de mars 1943 à septembre 1944.
Pour Me Michel Pautot, l’avocat des deux plaignants, « Messieurs Trovati et Corrieri ont droit à une indemnisation de la République pour la « déportation » et le « travail forcé » qui leur a été imposé dans les usines allemandes, ces actes étant reconnus et qualifiés de « crime contre l’humanité » par les conventions internationales mais aussi la loi française ».
« Ils sont parmi les seuls survivants de cette sinistre période. Les victimes du STO ne peuvent pas être les « oubliés » ou les « invisibles » de l’histoire, Messieurs Trovati et Corrieri ont légitimement droit à une indemnisation de leur travail forcé. Tous les textes, nationaux comme internationaux, posent le principe de l’imprescriptibilité de la déportation et des crimes contre l’humanité », devait encore déclarer leur avocat.
« La République est redevable envers ces travailleurs que l’Etat de Vichy a contraint et forcé de travailler avec l’ennemi. C’est un devoir, une obligation de notre République de s’en souvenir mais aussi d’indemniser ces déportés du travail. Avec cette procédure, nous sommes en l’attente d’un geste fort envers ces plaignants de la part de la République Française qui vient de célébrer les 80 ans du 8 mai 1945 ».
