L’association Sport sans Frontières a été créée par l’ancien sportif de haut niveau Arnaud Mourot. Aujourd’hui, bien que le nom ait changé, l’action continue de plus belle et c’est PLAY International (Groupe SOS) qui a pris le relais.
Nous avons rencontré le 29 novembre 2022 Madame Guillemette Petit, directrice de PLAY International lors de la 10ème édition de son Gala à l’Hôtel de Crillon à Paris organisée à l’occasion du Giving Tuesday.
Madame Petit, pourquoi PLAY International organise cette soirée ?
Cette soirée caritative a d’abord pour but de collecter des fonds pour financer nos programmes. C’est aussi l’occasion de réunir nos partenaires, que ce soit les institutionnels ou les entreprises, nos ambassadeurs dont certains sportifs et sportives bien connu(e)s. Tous ceux qui sont à nos côtés et dont le soutien nous est précieux.
Participer à notre Gala c’est contribuer au développement de nos actions sur le terrain auprès des enfants et jeunes en situation de vulnérabilité. PLAY International a été créée en 1999 par Arnaud Mourot sous le nom de Sport sans Frontières avec la volonté de développer des programmes d’éducation et d’inclusion par le sport et le jeu. Nous avons actuellement des missions au Kosovo, au Burundi, aux Comores, en France et au Sénégal. Nous avons la conviction qu’avec le sport on peut faire beaucoup.
PLAY International agit donc depuis plus de vingt ans. C’est vraiment une action qui s’inscrit dans la durée. Comment a été créée votre structure et qui sont les fondateurs ?
« La solidarité c’est avant tout un sport collectif » était un des tous premiers slogans de Sport Sans Frontières. C’est dans cet esprit que l’ONG a été créée en 1999 par Arnaud Mourot, ancien lutteur de haut niveau avec deux co-fondateurs, Thibaut Guilluy et Guillaume Delalande. Ils ont pu bénéficier de l’expertise d’Action Prévention Sport pour concevoir le concept de l’association, et malgré leur manque d’expérience ils ont suscité l’intérêt de premiers partenaires. Très motivés, ils étaient animés par le rêve de monter un projet de solidarité par le sport innovant qui conjugue à la fois éducation, insertion et développement international.
Quelle est l’opération dont vous êtes la plus fière et pourquoi ?
Il y a beaucoup de projets dont nous pouvons être fiers et qui nous tiennent à cœur. Comme au Sri Lanka, avec la mise en place de piscines sur la plage pour que les enfants se réapproprient l’eau suite au tsunami de 2004. Ou au Burundi avec un projet pour sensibiliser à l’importance de l’école.
Mais il est vrai que le « Jardin des femmes » en Afghanistan (2005-2006) est l’un de nos programmes emblématiques. L’objectif était de faciliter l’accès au sport des femmes et filles de Kaboul et de développer des activités favorisant le bien-être et l’éducation sur des thématiques telles que l’hygiène et la santé. Plus de 1 000 filles et femmes ont pu bénéficier d’activités, et nous avons structuré un programme de telle sorte qu’un groupe de femmes puisse mener le projet de façon autonome dans le cadre d’un nouveau centre sportif. Nous sommes d’autant plus touchés par ce qui se passe actuellement là-bas avec les nouvelles interdictions imposées par les talibans. Nous sommes d’ailleurs en contact avec notre ancien traducteur, Ruhollah Qurbani qui est sans ressources et rencontre de graves difficultés pour subvenir aux besoins de sa famille. Nous essayons tant bien que mal de lui venir en aide via notre réseau, mais cela s’avère compliqué. Toute aide (financière, diplomatique…) pour les faire sortir du pays est la bienvenue.
Quelles sont vos priorités pour l’avenir ? Est-ce les réfugiés, la santé, les quartiers prioritaires ?
La situation des réfugiés, des migrants et des personnes déplacées a toujours suscité notre intérêt. La première mission de l’ONG a été au Kosovo. Nous avons mis en place des actions pour favoriser le dialogue interethnique suite aux déplacements de populations causés par la guerre. Au Sénégal, depuis 2021 nous avons le même type de projet pour les populations déplacées en Casamance. Depuis l’an dernier, nous faisons partie du consortium Terrains d’Avenir, initié par l’Olympique Refuge Foundation et le ministère des sports et JOP, pour favoriser l’inclusion des réfugiés en Île-de-France grâce au sport. Nous menons aussi des actions auprès des réfugiés ukrainiens, que ce soit dans des centres d’hébergement en Île-de-France, mais aussi en accompagnant des organisations européennes qui leur viennent en aide. Le sport peut être un formidable outil pour faciliter leur inclusion. On peut travailler sur la gestion des émotions et de la colère, la communication intra-familiale, la coopération, etc.Et malgré la situation, les enfants doivent rester des enfants, et donc continuer à jouer.
Autre thème : la santé. Nous travaillons actuellement avec des partenaires sur la mise en application des 30 minutes d’activité physique quotidienne dans les écoles. C’est devenu plus qu’une priorité, c’est essentiel au bon développement des jeunes. Avec les Jeux qui arrivent, nous pouvons bénéficier de cette dynamique.
Que comptez-vous faire lors des Jeux de Paris ?
Nous sommes partenaire de Paris 2024 et nous contribuons à leurs actions d’Impact et Héritage. Dans les mois à venir, l’un de nos axes prioritaires sera le handicap. Nous souhaitons mener des projets avec les collectivités pour favoriser l’inclusion des enfants en situation de handicap et changer le regard. Et aussi développer l’esprit citoyen de nos jeunes grâce au sport. Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont certes liés au sport performance, mais le fait de les organiser en France est une formidable opportunité de démontrer que le sport peut aussi avoir des finalités éducatives, sociales, sanitaires, etc.
Contact : PLAY International, 173 rue de Vaugirard, 75015 Paris.
Mail : info@play-international.org