legisport

1991 : fondation de LEGISPORT. 1996 : lancement du bulletin d'informations juridiques sportives LEGISPORT. Tout sur le droit du sport.

Présentation de la 13ème étude Légisport « Sport et nationalités » en présence de Michel Hidalgo et Pape Diouf

Le mercredi 4 Mai 2016 à Marseille, Maître Michel Pautot, docteur en droit, avocat au barreau de Marseille a présenté lors d’une conférence de presse les résultats de la 13ème étude Légisport « Sport et Nationalités – La multinationalité des équipes », en présence de Messieurs Michel Hidalgo, sélectionneur de l’équipe de France de football Championne d’Europe en 1984 et Pape Diouf, ancien agent de joueurs et Président de l’Olympique de Marseille.

Cette conférence de presse organisée par Légisport a permis de connaître le nombre des joueurs qui composent les sélections nationales évoluant dans des clubs étrangers, depuis plus d’une trentaine d’années, sujet d’importance et d’actualité, à quelques semaines du déroulement de l’EURO de football 2016 qui va réunir en France les plus grandes nations.

Maître Michel Pautot a démontré l’ « explosion » des joueurs expatriés à l’Euro

« L’évolution est frappante depuis une trentaine d’années », a précisé l’avocat marseillais à l’origine de « l’arrêt Malaja », du nom d’une joueuse de basket-ball polonaise qui étendait la libre circulation des joueurs amorcée par « l’arrêt Bosman » en 1995. « Si le pourcentage de joueurs expatriés était modeste à l’Euro 1980 (4,54% des joueurs) ou encore à l’Euro 1984 ( 11.25% des joueurs), le pourcentage a littéralement explosé à l’Euro 2012 avec 46,47% de joueurs expatriés. Les chiffres de l’étude Légisport sont clairs », a expliqué Maître Michel Pautot en dressant le panorama historique des migrations de joueurs des sélections nationales depuis plus de trente ans.

Les règles de la construction européenne ont joué un rôle indéniable dans l’internationalisation des équipes, comme celles du Traité de Rome qui prévoit la libre circulation des travailleurs communautaires (jurisprudence « Bosman ») et aussi celles des accords de l’Union européenne avec des Etats tiers qui interdisent la discrimination en raison de la nationalité en ce qui concerne les conditions de travail (jurisprudence « Malaja » et autres), ce qui a offert ensuite une « liberté » sur le marché presque mondial du travail des sportifs professionnels.

Me Pautot a expliqué la mutation de l’équipe de France de football qui applique l’arrêt « Bosman » : « en 1984, lorsque les Bleus devenaient Champions d’Europe avec le sélectionneur Michel Hidalgo, seul Michel Platini évoluait à l’étranger (Juventus Turin). En 2016, le 29 Mars, la France battait en match amical la Russie. Au coup d’envoi, sur les onze joueurs alignés par Didier Deschamps, dix évoluaient à l’étranger dont 9 en Europe, hors de France : Hugo Lloris (Tottenham), Bacary Sagna (Manchester City), Raphael Varane (Real Madrid), Mamadou Sakho (Liverpool), Patrice Evra (Juventus), N’Golo Kanté (Leicester City), Paul Pogba (Juventus), Antoine Griezmann (Atlético Madrid), Anthony Martial (Manchester United), André-Pierre Gignac (Tigres UANL). Le seul à jouer en France : Lassana Diarra (Olympique de Marseille). Sont entrés en cours de jeu cinq joueurs « expatriés » : Jérémy Mathieu (FC Barcelone), Dimitri Payet (West Ham), Moussa Sissoko (Newcastle), Kingsley Coman (Bayern Munich), Olivier Giroud (Arsenal) ».

Invité à la présentation de l’étude, l’ancien président de l’Olympique de Marseille Pape Diouf a jugé positivement cette évolution et la présence de plus en plus grande des joueurs étrangers dans les clubs des championnats européens, comme l’Espagne, l’Angleterre, la France, l’Italie et l’Allemagne.

« Moi ça ne me gêne pas du tout si Chelsea présente une équipe de non-Anglais, a-t-il commenté, dans la mesure où le public est présent, applaudi à ses exploits, le problème est réglé. » De même, a été évoqué par Pape Diouf, la protection des joueurs mineurs africains dont le règlement de la FIFA interdisant les transferts des joueurs en dessous de l’âge de 18 ans, sauf dans des conditions très strictes. La question des entraîneurs étrangers dans les clubs européens a aussi fait l’objet de nombreux échanges étant donné que les quatre clubs demi-finalistes de la Champions League étaient entraînés par des entraîneurs étrangers : Diego Simeone à l’Atletico Madrid, Zinédine Zidane au Réal de Madrid, Pep Guardiola au Bayerrn de Munich, Manuel Pellegrini à Manchester City. Michel Hidalgo, sélectionneur de l’équipe de France Championne d’Europe en 1984 a expliqué le rôle et la qualité des entraîneurs en indiquant qu’il faut du temps à un entraîneur pour construire une équipe selon des schémas tactiques. C’est un travail long qui s’appuie sur la sensibilisation des joueurs sous trois aspects : tactique, stratégique et mental. L’entraîneur doit tirer le maximum de son équipe avec des éléments de langage indispensables.

Le sport français n’a pas été oublié. D’après l’étude Légisport « Sport et Nationalités », la Ligue 1 de football accueille 41,99% d’étrangers en 2015-2016, et ils sont 44,14% en Top 14 de rugby, symbolisé par l’armada sud-africaine de Montpellier (13 joueurs), 2ème du classement. Les étrangers n’étaient que 19,54% en 2003-2004 en Top 14. La ligue française alignant le moins d’étrangères est la Pro A féminine de basket-ball (34,75%).

Pour en savoir plus,

Cliquez ICI